Nous faisons également tout ce que nous pouvons pour protéger la santé mentale de nos équipes. A l’ère du numérique, la bataille de l’information se mène souvent à coups d’images déchirantes, parfois violentes.
Nos journalistes ont été parmi les premiers témoins indépendants des atrocités commises dans le sud d’Israël le 7 octobre. Nos images de civils abattus à un arrêt de bus ou dans leur voiture à Sdérot ont fait le tour du monde. Elles sont très pénibles à regarder. Nous avons aussi fait partie des premiers groupes de journalistes à se rendre dans les kibboutz proches de la bande de Gaza, scènes des pires violences du Hamas.
Dès le premier jour, nous avons vérifié et envoyé à nos clients des images fournies par des secouristes israéliens, provenant de caméras de surveillance, dashcams ou caméras corporelles retrouvées sur les dépouilles des attaquants. Pendant que nos journalistes examinaient quantités d’images d’horreurs, nos équipes d'investigation numérique étaient confrontées à un flot de vidéos fausses ou manipulées, montrant des violences sorties de leur contexte et sans rapport avec cette guerre.
Ces images font partie de milliers de photos et vidéos difficiles prises par les journalistes de l’AFP ces dernières semaines. Les images d’enfants morts ou blessés sont particulièrement perturbantes.
Si nous faisons ce travail, c’est pour arriver à une vision claire et précise des évènements et fournir à nos clients du monde entier des faits vérifiés. Mais nous avons conscience de son impact psychologique sur nos journalistes. C’est très dur, et nous devons les protéger et les soutenir.
Nous savons que ce conflit va durer et que d’autres difficultés nous attendent. En dépit des pressions, nous nous sentons investis d'une énorme responsabilité et d'une mission. Les messages de soutien de nos clients et la solidarité avec nos collègues d’autres médias nous donnent du courage: notre travail est plus que jamais pertinent et important.