Le 9 octobre, une frappe est tombée à quelques mètres d’une équipe d’Al Jazeera à Marwahin, autre localité frontalière du Liban du sud.
Un autre journaliste de la chaîne qatarie a été légèrement blessé le 13 novembre par des tirs israéliens, alors qu'il couvrait avec d'autres correspondants les bombardements en direct dans le sud du Liban, près de voitures marquées “presse”.
Et le 21 novembre, deux journalistes de la chaîne pro-iranienne Al Mayadeen ont été tués avec un civil dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban. Le Premier ministre libanais Najib Mikati a "fermement condamné” cette “attaque”, accusant Israël de vouloir "faire taire les médias qui dénoncent ses crimes et ses agressions".
Al Jazeera a “fermement condamné” ce qu’elle a décrit comme “le ciblage délibéré de journalistes par les forces israéliennes dans le sud du Liban”.
La chaîne qatarie a appelé la Cour pénale internationale à “tenir pour responsables de leurs crimes odieux Israël et son armée”.
Un porte-parole de Reuters a estimé qu’il était “choquant qu’un groupe de journalistes clairement identifiés ait pu être touché par une frappe de cette manière”.
L’agence de presse a réitéré son appel aux autorités israéliennes à enquêter sur ces frappes.
“Cela fait près de deux mois depuis que nous leur avons demandé d’enquêter et nous n’avons pas de nouvelles depuis”.
“Pratiquement autant de journalistes sont morts au cours des deux derniers mois qu’en vingt ans de conflit en Afghanistan”, a relevé le directeur de l’Information de l’AFP. “Nous ne pouvons laisser se développer une telle culture de l’impunité et il est absolument essentiel que le secteur des médias se mobilise pour s’assurer que quelque chose soit fait”, a ajouté Phil Chetwynd.
Selon le dernier décompte du Comité de protection des journalistes (CPJ) publié le 6 décembre, au moins 63 reporters et employés des médias - 56 Palestiniens, 4 Israéliens et 3 Libanais - ont été tués depuis le début de la guerre le 7 octobre
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Enquête sur une frappe meurtrière contre des journalistes
CRÉDITS:
Les recherches pour cette enquête ont été coordonnées par Jean-Marc Mojon, adjoint à la rédaction en chef centrale chargé de la sécurité.
La production a été coordonnée par Sophie Huet, rédactrice en chef centrale.
Les recherches ont également été menées par Rouba El Husseini, journaliste au bureau de Beyrouth, coordinatrice des Enquêtes pour le Moyen-Orient, et Célia Lebur, journaliste au Pôle international à Paris, avec le bureau de Beyrouth, dirigé par Acil Tabbara.
Ont également contribué à ces recherches et à la production de cette enquête: Daphné Benoit, cheffe du Pôle international à Paris, Marc Jourdier, directeur du bureau de Jérusalem, Khaled Soubeih, chef du service investigation numérique en arabe, Grégoire Lemarchand, rédacteur en chef Investigation numérique, Alexis Orsini, journaliste investigation numérique à Paris et d’autres journalistes du réseau international de l’AFP.
Frédéric Bourgeais, coordinateur design, a conduit la production graphique et interactive, avec Clara Morineau, motion designer, Laurent Kalfala, chef de projet innovation et visuels et Simon Malfatto, chef adjoint au service infographie.
Les versions vidéo de cette enquête ont été éditées par Charlotte Houang et Margarita Gorovine, éditrices vidéo, Guillaume Meyer, rédacteur en chef vidéo, et son adjointe Charlotte Turner.
L’Agence France-Presse tient également à remercier Christina Assi, qui est toujours hospitalisée à Beyrouth, et Dylan Collins pour leurs témoignages, tout comme les autres journalistes blessés le 13 octobre et leurs employeurs pour leur coopération et pour les éléments qu’ils ont fournis pour étayer cette enquête.
Cette enquête a été éditée par Richard Carter, directeur du bureau de La Haye, Eric Randolph, journaliste basé à Paris, Chris Otton, adjoint à la rédactrice en chef centrale, François Ausseill, du desk international, et Jo Biddle, rédactrice en chef pour le Moyen Orient et le Maghreb.
L’AFP souhaite également remercier le collectif Airwars, dont les recherches et l’expertise ont été fondamentales. Cette organisation indépendante à but non lucratif basée au Royaume-Uni documente depuis plusieurs années l’impact des conflits sur les civils via son équipe d'enquêteurs et un réseau international d'experts. Nos remerciements vont aussi à Amnesty International et Human Rights Watch pour leur coopération.